• Alimentation durable

Les collectivités et les entreprises ont un rôle-clé à jouer pour produire et consommer durablement, du champ à l’assiette. À l’heure du réchauffement climatique, l’alimentation représente 25 % de l’empreinte carbone des Françaises et des Français et a des impacts sur la santé des écosystèmes, de la biodiversité et des sols, en particulier lors de la production agricole. Pourtant, avec la hausse démographique et les évolutions de nos régimes alimentaires, nos besoins vont doubler à l’horizon 2050 dans le monde entier.  

L’alimentation est bel et bien l’un des enjeux majeurs de notre siècle. L’ensemble de la société - agriculteurs, industriels et citoyens - peut participer à la transformation de notre système alimentaire et agricole prévue par la loi. 

Alimentation durable : définition, enjeux et perspectives

L’alimentation durable, c’est l’ensemble des pratiques alimentaires qui visent à nourrir les êtres humains en qualité et en quantité suffisante, aujourd’hui et demain, dans le respect de l’environnement, en étant accessible économiquement et rémunératrice sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. 

  • Trois leviers pour une alimentation durable 

Il est possible de réduire significativement l’impact de nos besoins alimentaires sur l’environnement tout en produisant une nourriture saine et accessible à tous. Pour y parvenir, nous devons transformer le système alimentaire en suivant ces trois objectifs :  

Leviers de l'alimentation durable

  • Produire des aliments à faible impact environnemental et promouvoir leur consommation. 
  • Faire évoluer les pratiques alimentaires pour réduire l’impact environnemental de notre assiette. 
  • Réduire drastiquement les pertes et le gaspillage sur toute la chaîne alimentaire.

En savoir plus sur l’alimentation durable

Les grands enjeux du secteur alimentaire  

L’alimentation constitue un secteur-clé de la transition écologique mais elle comporte également des enjeux stratégiques en matière économique, sociologique, culturel et sanitaire. À tous les échelons de la chaîne alimentaire - du producteur au consommateur, via différentes étapes de transformation, de distribution, de transport et de restauration - se posent les questions déterminantes de compétitivité, de juste rémunération, d’accessibilité ou d’emplois.  

Sur le plan sanitaire, l’alimentation joue un rôle fondamental pour une population en bonne santé. Pourtant, dans les pays industrialisés, le développement de maladies en lien direct avec nos comportements alimentaires est aujourd’hui avéré. Cancer, maladies cardio-vasculaires, obésité, diabète… La nutrition représente le premier facteur de risque de perte d’années de vie en bonne santé (31 %), devant le tabac et l’alcool (IHME, 2017). En parallèle, la précarité alimentaire s’intensifie : une fréquentation en hausse des organismes d’aide alimentaire (entre 2 et 4 millions de bénéficiaires en 2021 en croisant les différentes sources disponibles1) en atteste.  

 

  • Empreinte carbone : les étapes de la chaîne alimentaire les plus impactantes 

Les émissions de gaz à effet de serre liées à l’alimentation des ménages français représentent un quart de leur empreinte carbone. Mais toutes les étapes de la chaîne alimentaire n’ont pas le même impact. La production agricole et le transport des denrées alimentaires sont les étapes les plus émettrices de gaz à effet de serre

L'empreinte énergétique et carbone de l'alimentation en France

L'empreinte énergétique et carbone de l'alimentation en France, CIPEE, 2019. (Barbier et al., ADEME)

  • 67 % pour l’étape de production agricole : l’empreinte dépend en grande partie de la nature des aliments consommés et de leur mode de production.  
  • 19 % : le transport des denrées alimentaires. 
  • 6 % : la transformation alimentaire (ou industries agroalimentaires). 
  • 5 % : distribution et restauration. 
  • 4 % : consommation au domicile. 

 

Quelle alimentation demain ? Les scénarios de l’ADEME

Dans le cadre d’un exercice de prospective intitulé Transition(s) 2050, l’ADEME a exploré différents scénarios pour atteindre la neutralité carbone en France d’ici 25 ans.  

Quelle est la place de l’alimentation dans ces différentes trajectoires ? Dans les quatre chemins proposés, nos pratiques alimentaires sont grandement transformées, et le contenu de nos assiettes en forte évolution. En activant plus ou moins les trois mêmes leviers d’actions, l’ADEME a défini trois scénarios de sobriété pour aller vers une consommation durable et une consommation responsable, associés à des objectifs : 

  • Réduction de la consommation de viande (de 30 à 70 %). 
  • Augmentation de la part de l’agriculture biologique (de 30 à 70 %). 
  • Réduction du gaspillage alimentaire, de la fourche à la fourchette (50 %). 

 

Le contexte politique et stratégique  

À l’échelle internationale  

L’Organisation des Nations unies (ONU), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de nombreux scientifiques (comme ceux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) produisent régulièrement des rapports portant sur les enjeux de sécurité alimentaire et de nutrition, sur les impacts environnementaux et socio-économiques de l’alimentation et sur le gaspillage alimentaire 

Le concept One Health (« une seule santé » ou « santé globale ») apparu en 2004 et porté à la fois par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la FAO et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a vocation à renforcer les liens entre les santés humaine, animale et environnementale. 

 

Au niveau européen 

La stratégie « De la ferme à la table » (Farm to fork, 2020) établie dans le cadre du Pacte vert fixe des objectifs pour favoriser une transition vers une alimentation plus saine et soutenable, notamment en réduisant de moitié l’utilisation des pesticides et engrais, en augmentant les surfaces en agriculture biologique, en promouvant des régimes alimentaires plus sains et en réduisant le gaspillage.  

La Politique agricole commune (PAC) structure les grandes orientations agricoles, avec quelques évolutions favorables à l’agroécologie. 

 

À l’échelle française 

Les enjeux alimentaires sont intégrés dans de nombreux textes réglementaires et stratégies. L​a stratégie nationale bas carbone propose de diviser par 2 les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole d’ici à 2050.  

Voici quelques textes structurants : 

  • Agriculture et alimentation : lois EGAlim 1 (2018), 2 (2021) et 3 (2023), Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC, 2024).
  • Écologie, énergie et biodiversité : loi de Transition énergétique pour une croissance verte (2015) et Climat et Résilience (2021).
  • Agriculture : pacte et loi d’orientation et d'avenir agricoles (2024). 
  • Alimentation, santé et précarité : programmes nationaux pour l’alimentation (PNA) et la nutrition santé (PNNS), plan d’action pour la transformation de l’aide alimentaire et la lutte contre la précarité alimentaire (2021).
  • Gaspillage alimentaire : lois Garot (2016), EGALlIMim (2018) et AGEC (2020). 
  • Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC-2024) : Prévue dans le cadre de la loi Climat et Résilience, inscrite dans le volet alimentation de la planification écologique, la SNANC marque un tournant. Abordant l’alimentation de façon systémique, son élaboration et le suivi des actions qui en découlent s’appuient sur un copilotage par les ministères en charge de l’agriculture et de l’alimentation, de la transition écologique et de la cohésion des territoires, de la santé et de la prévention et des solidarités.  

 

Au niveau territorial 

Les enjeux alimentaires sont aujourd’hui intégrés dans différents plans et stratégies : schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires, plans et programmes régionaux pour la santé et l’environnement, projets alimentaires territoriaux, plans climat-air-énergie territoriaux, projets de santé, contrats locaux de santé…  

Ces dernières années, les compétences et les moyens des Régions ont été renforcés en matière de politiques agricoles et alimentaires, ce qui se traduit notamment par le transfert vers ces collectivités d’une partie des aides du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) non surfaciques relevant du second pilier de la PAC sur la période 2023 - 2027 (installation des agriculteurs, investissements agricoles et agroalimentaires, formation…).  

 

Les priorités de l’ADEME relatifs à l’alimentation durable  

Les travaux de prospective ont permis de dégager trois orientations majeures et complémentaires susceptibles de réduire significativement les impacts environnementaux de l’alimentation : 

  • Produire des aliments à faible impact environnemental et promouvoir leur consommation ; 
  • Réduire drastiquement les pertes et le gaspillage sur toute la chaîne alimentaire ; 
  • Faire évoluer les pratiques et les régimes alimentaires pour réduire les impacts environnementaux de nos assiettes, en tenant compte des enjeux sanitaires et sociétaux. 

Feuille de route de l’ADEME pour une alimentation durable (2024-2028)

•	Feuille de route de l’ADEME pour une alimentation durable (2024-2028)

  • Amélioration des connaissances et observation :
    • Connaissance des impacts environnementaux (Agribalyse, gaspillage alimentaire) ;
    • Renforcement de la vision systémique (enjeux sanitaires et socio-économiques, prospective) ;
    • Connaissance des systèmes alimentaires territoriaux et filières (résilience alimentaire, suivi des Projets alimentaires territoriaux).
  • Innovation, expérimentation et massification :
    • Innovation et écoconception des filières alimentaires (programme Green Go) ;
    • Évolution de l’offre alimentaire de la distribution et de la restauration ;
    • Déploiement des démarches territoriales (Projets alimentaires territoriaux).
  • Mobilisation, formation et outillage de nos cibles :
    • Consolidation de nos messages et renforcement de nos partenariats stratégiques ;
    • Montée en compétences des professionnels (collectivités, entreprises) ;
    • Sensibilisation du grand public et diffusion des bonnes pratiques.

Ressources recommandées par l’ADEME sur l’alimentation durable

L’ADEME met à disposition une diversité de ressources utiles pour accompagner les acteurs dans leurs démarches d’alimentation durable : études, guides, outils et aides financières. 

La première rubrique est dédiée aux ressources générales sur l’alimentation durable, suivies de rubriques thématiques ciblées sur la restauration collective, la lutte contre le gaspillage alimentaire, les projets alimentaires territoriaux, la résilience alimentaire, l’évolution des pratiques alimentaires et la sensibilisation des citoyennes et des citoyens.

 

Publications de référence sur l’alimentation durable

 

Acteurs de l’alimentation durable engagés au niveau national

  • Conseil national de l’alimentation, qui produit régulièrement des avis issus de la concertation entre l’ensemble des parties prenantes.
  • Agence Bio, agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique.
  • Santé publique France, agence nationale de santé publique, qui diffuse les recommandations officielles en matière de nutrition et de santé.
  • Fondation Daniel et Nina Carasso, engagée dans le domaine de l’alimentation durable (moyens financiers, expertise…).
  • Banque des territoiresqui finance des projets d’alimentation durable portés par les acteurs des territoires.
  • IDDRI, think tank qui facilite la transition vers le développement durable.
  • I4CE, institut de recherche sur l'économie pour le climat.

Quelques associations environnementales mobilisées :

 

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