• Sobriété

La sobriété est un sujet qui requestionne notre rapport à la consommation et à nos besoins. Dans un contexte où les limites planétaires sont dépassées, la sobriété est une démarche indispensable consistant à questionner les besoins individuels et collectifs pour y répondre en respectant le vivant et les ressources finies. Il s’agit de réduire les consommations d’énergie, de matière et les émissions de gaz à effet de serre, tout en gardant un objectif d’équité et d’intérêt général. Pour cela, il est nécessaire d’opérer des changements de politiques publiques, d’organisation, des modes de production et de consommation et plus globalement des modes de vie. La sobriété des collectivités territoriales est un enjeu majeur pour la transition écologique des territoires en France. 

Note : La sobriété est complémentaire à une démarche d’efficacité (qui s’appuie essentiellement sur la performance technologique pour réduire les impacts) qui ne peut répondre à elle seule aux enjeux cités.

 

Sobriété : quels enjeux pour les territoires ?

La collectivité est un pilote naturel pour mener une politique territoriale de sobriété dans le cadre d’une gouvernance associant les habitants et les acteurs locaux. Les politiques de sobriété mises en place par la collectivité peuvent conduire à : 

  • des gains environnementaux, via la réduction des pressions sur l’environnement, réduction des pollutions (air, eau, sols...), etc. ; 
  • des gains économiques, avec des actions réduisant les coûts de fonctionnement ou encore la création de filières locales (circuits courts, filières éco-matériaux, recycleries), économie budgétaires réalisées par exemple en réduisant les consommations d’énergie, redynamisation des centres-villes, etc. ; 
  • des gains sociaux, avec l’implication des habitants et acteurs du territoire pour tenir compte de leurs besoins, la création de lien social (tiers-lieu…), de communautés ou réseaux, ou encore le développement d’emplois non délocalisables. 

 

Vers la sobriété  

La sobriété est indispensable pour assurer la résilience des territoires. Pour déployer des démarches territoriales de sobriété, il est nécessaire de passer par une réflexion sur la manière de répondre aux besoins des habitants et acteurs du territoire.  

  • Infographie La sobriété : un cheminement (ADEME)
Infographie du cheminement vers la sobriété

Le cheminement vers la sobriété se déroule en 3 étapes : 

  1. D’abord, il s’agit de questionner nos besoins. 
  2. Ensuite, de les satisfaire en limitant l’impact environnemental. 
  3. Et enfin de faire évoluer nos modes de vie (et donc nos pratiques) à l’échelle individuelle et collective.

Des exemples concrets de politique territoriale de sobriété

Ressources pour mettre en place une politique de sobriété sur un territoire

L’ADEME met à disposition des outils et des aides financières pour accélérer le déploiement des démarches de sobriété sur les territoires. 

 

Quels outils pour se lancer et se former ? 

Ce guide présente une méthode, des grilles et des outils pour aider à mettre en place des actions de sobriété dans les collectivités. Il s’adresse prioritairement aux agents de collectivités. Toutefois, tout acteur public ou privé peut y trouver des éléments utiles pour engager une démarche de sobriété. 

 

Aides financières pour la sobriété des collectivités  

Des financements et subventions existent pour accompagner les territoires à tout niveau de maturité de la démarche de sobriété, et pour toutes les strates d’ambition. 

 

Questions et Réponses

Sobriété et efficacité sont deux approches complémentaires qui permettent chacune de réduire les impacts environnementaux de nos activités. 

Prenons l’exemple de l’énergie, dans les deux cas on réduit sa consommation d’énergie, mais… 

  • L’efficacité énergétique cherche à réduire la consommation d’énergie à service rendu égal (exemple :  mieux entretenir sa chaudière pour optimiser son rendement, éclairer des routes avec des LEDs plutôt qu’avec des ampoules). 
  • La sobriété, elle, cherche à questionner, en plus, le service ou le besoin, à le modifier, voire à y renoncer (exemple : éteindre les vitrines des magasins, bureaux et bâtiments inoccupés la nuit, baisser la température ambiante de 1°C, éteindre l’éclairage public la nuit). 

L’efficacité peut générer des effets rebond ou des transferts d’impact si ces gains d’efficacité réalisés sont annihilés par des pratiques peu sobres. Par exemple si on améliore l’isolation de son logement, ses habitants pourraient être amenés à chauffer davantage et donc à donc à ne pas réduire leur conso d’énergie pour autant. Il est donc indispensable de mobiliser à la fois des leviers d’efficacité et de sobriété, si l’on souhaite respecter les objectifs définis en matière de lutte contre le changement climatique et de préservation de l’environnement. Il est préférable de commencer par mettre en œuvre une démarche de sobriété avant de rechercher l’efficacité. 

L’image du Donut de Kate Raworth est très parlante pour visualiser l’objectif de la sobriété. Elle a pour but de converger vers l’espace « juste et sûr pour l’humanité ». Il est caractérisé par un plancher social, en dessous duquel on parle de privation ou de précarité, et par un plafond environnemental, au-dessus duquel notre mode de vie n’est pas durable. 

Une politique de sobriété doit être associée à la lutte contre les inégalités. Tout l’enjeu est de réduire la pression générale sur les ressources tout en améliorant leur accessibilité à l’ensemble des populations. 

Il s’agit tout à la fois de respecter les limites planétaires et de permettre à chacun de répondre à ses besoins, de manière à vivre dignement.

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