• Gestion des déchets

La valorisation organique des biodéchets présente de nombreux enjeux environnementaux, énergétiques et financiers. Avec l’obligation de trier à la source les biodéchets pour tous les producteurs depuis le 31 décembre 2023, les professionnels doivent adopter les solutions les plus adaptées pour trier séparément cette fraction et la valoriser. Ce tri permet de favoriser un retour au sol de qualité des déchets sous forme de matière organique.

Tri à la source des biodéchets : comprendre et faire les bons choix

Le terme “biodéchets” englobe les déchets alimentaires et les déchets végétaux. Chaque producteur de biodéchets est responsable de mettre en place des solutions de tri à la source des biodéchets, adaptées à son activité, tout en respectant les exigences réglementaires et sanitaires en vigueur. 

En 2021, 4,7 millions de tonnes de biodéchets ont été produits, dont 41% étaient des déchets alimentaires. La grande majorité de ces derniers se retrouvaient jusqu’alors dans les ordures ménagères résiduelles (OMR), ensuite envoyées soit en enfouissement, soit en incinération.

 

Gestion autonome et collecte séparée

Une fois les déchets triés, toute activité économique, publique ou privée, a deux options complémentaires : 

  • La gestion autonome sur site : les déchets sont compostés sur place par des salariés de l’entreprise et ont été formés aux bonnes pratiques. 
  • La collecte séparée : réalisée par des entreprises spécialisées ou par la collectivité, si cette dernière propose ce service et accepte les biodéchets professionnels. Dans ce cas, les déchets collectés sont envoyés vers une unité industrielle de valorisation par compostage ou méthanisation.

Certains biodéchets, emballés, doivent subir une étape de désemballage ou de déconditionnement avant traitement pour valorisation matière.

 

Sensibilisation et changement de comportements

Quelle que soit la solution retenue, le tri à la source des biodéchets doit être accompagné par des actions de sensibilisation et une communication répétée auprès de tous les salariés. La mobilisation et l’appropriation du geste de tri par les salariés (également citoyens) doivent être soutenues par des outils favorisant le changement de comportement.

 

Les atouts du tri à la source les biodéchets 

L’enfouissement et l’incinération des biodéchets sont à l’origine d’émissions de gaz à effet de serre. Dans le respect de la hiérarchie des modes de traitement, les entreprises doivent mettre en place, en priorité, des actions de prévention pour réduire la production de ces déchets. 

Ensuite, elles instaurent des solutions de tri et de traitement performant visant à :

  • les valoriser en amendement pour maintenir la qualité et la santé des sols et contribuer au stockage du carbone,
  • produire du biogaz par méthanisation (enjeu de souveraineté énergétique et de substitution aux énergies fossiles),
  • diminuer les tonnages d’ordures ménagères résiduelles (OMR) et réduire les effets de l’augmentation de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP).

 

Pourquoi se soucier de nos sols ?   (librairie ADEME)
Infographie Pourquoi se soucier des sols ? (ADEME)

Pourquoi se soucier de nos sols ?

Une ressource fragile et non renouvelable :

  • Il faut 200 à plusieurs milliers d’années pour former 1 centimètre de sol.
  • Les sols fertiles sont rares sur Terre.
  • Plus de 25 % des espèces animales et végétales y vivent.
  • 60 % des sols mondiaux sont dégradés à des degrés divers, pour certains de manière irrémédiable.

Ce qui définit un sol sain :

  • Il contient une diversité d’organismes vivant qui contribuent à sa fertilité.
  • Il ne pollue pas son environnement.
  • Il est généralement riche en matières organiques.

De la qualité des sols dépend la vie sur Terre.

Les sols sains sont sources de vie :

  • Les sols sont régulateurs de crues et du climat.
  • Ils servent de garde-manger (vins, viandes, céréales…).
  • Ils sont fournisseurs de matériaux et de nouvelles molécules.
  • Ils ont un rôle de purificateur d’eau.
  • Ils sont un allié contre le changement climatique.

Il y a environ 10 milliards de micro-organismes par gramme de sol.
Il y a 2 à 3 fois plus de carbone stocké dans le sol que dans l’atmosphère.

Nos activités les impactent durablement 

Les 4 principales menaces :

  • La surexploitation par le tassement, l’excavation…
  • L’imperméabilisation par les routes, les parkings, les constructions…
  • La pollution par les pesticides, les produits chimiques, les plastiques…
  • L’érosion liée à la déforestation, aux surfaces nues…

Plus de 7 080 sites sont pollués en France.
11 hectares par heure disparaissent en Europe à cause de l’expansion urbaine, la France en tête.

Les conséquences :

  • Inondations, glissements de terrain
  • Perte de biodiversité et impacts sur la chaîne alimentaire
  • Eaux polluées.
  • Sols moins fertiles

Comment les préserver ?

  1. Composter, pailler et bannir les engrais chimiques et les pesticides dans son jardin.
  2. Privilégier les techniques agricoles et sylvicoles qui apportent de la matière organique dans le sol et favorisent la biodiversité.
  3. Désimperméabiliser les sols et végétaliser la ville pour limiter les risques d’inondation et rendre la vie plus agréable aux habitants.
  4. Préserver les espaces naturels et agricoles dans l’aménagement du territoire.

Solutions de tri à la source des biodéchets des professionnels : en savoir plus

Cette synthèse informe les entreprises sur la réglementation en vigueur, fournit des clés pour évaluer leurs gisements, propose des pistes d’action pour réduire la quantité de biodéchets et le gaspillage alimentaire. Il présente des outils de gestion qui garantissent une qualité optimale de la matière organique pour un retour au sol le plus efficient possible.

Ce guide fournit aux restaurateurs les outils nécessaires pour instaurer efficacement le tri de leurs biodéchets. Les solutions proposées sont simples et pragmatiques, facilitant leur mise en œuvre.

Ce guide propose une démarche méthodologique et des bonnes pratiques de compostage en établissement. Il identifie également les freins et pièges à éviter et met en avant des facteurs-clés de succès permettant à d'autres structures de s'engager en confiance pour mettre en place le compostage au sein de leur établissement.

 

En savoir plus sur les coûts de gestion des biodéchets des activités économiques

Plusieurs recueils de l’ADEME décrivent les modalités et les coûts des deux options possibles pour les producteurs de déchets : compostage en établissement et collecte séparée.

Cette étude établit une première estimation des coûts de gestion des déchets alimentaires des producteurs non ménagers (établissements scolaires, établissements de soin, établissements de restauration, commerces alimentaires). L'étude présente également des éléments techniques (moyens techniques et humains à mettre en œuvre) sur les solutions de compostage en établissement et de collecte séparée des déchets alimentaires mises en œuvre par les producteurs non ménagers répondants.

 

L'infographie suivante fait la synthèse de l’étude Coût de gestion des déchets alimentaires des producteurs non ménagers présentée ci-dessus

Infographie Tri des déchets alimentaires des professionnels (ADEME, 2022 - PDF 129 kB)

Tri des déchets alimentaires des professionnels

DEUX SOLUTIONS PRINCIPALES :

1/ COMPOSTAGE EN BAC

  • INVESTISSEMENT (bacs, bioseaux…) : 80 €
  • FONCTIONNEMENT (frais de personnel : tri des déchets, gestion des composteurs…) : 1 775 €/an
  • COÛT GLOBAL
    • Producteurs < 5 t/an : 600 €/t
    • Producteurs entre 5 et 10 t/an : 390 €/t
    • Gros producteurs : données non représentatives car solution peu utilisée

2/ COLLECTE SÉPARÉE

  • INVESTISSEMENT (contenants, bioseaux, table de tri…) : 1 090 €
  • FONCTIONNEMENT : 10 170 €/an dont
    • 5 180 € de frais de personnel (tri des déchets, nettoyage des bacs…)
    • 4 990 € de frais externes (prestation de collecte et traitement, location des bacs…)
  • COÛT GLOBAL
    • Producteurs < 5 t/an : 1 210 €/t               
    • Producteurs entre 5 et 10 t/an: 720 €/t 
    • Producteurs > 10 t/an: 630 €/t                       

POINTS DE VIGILANCE SUR L’UTILISATION DE CES DONNÉES :

  • Les coûts présentés sont des coûts moyens issus d’une enquête. Il s’agit d’une première estimation, à considérer avec précaution car pas forcément représentatif de tous les producteurs non ménagers (majorité d’établissements scolaires répondants).
  • Les coûts globaux présentés pour le compostage sont surtout applicables à des petits établissements ; il n’est donc pas possible de comparer ces deux solutions à cette échelle.
  • Par ailleurs, seuls les coûts du compostage en bac sont présentés et une partie des établissements est dotée gratuitement ce qui contribue à diminuer le coût moyen. D’autres modalités de compostage existent (en chalet, électromécanique, en andain...) pour lesquelles le coût global est plus élevé avec un investissement initial important.
  • Les prestations de collecte sont encore récentes et l’offre n’étant pas disponible sur l’ensemble du territoire, les coûts sont peu optimisés mais devraient évoluer dans le futur.

 RAPPEL RÉGLEMENTAIRE :

Tout producteur de biodéchets est, ou sera prochainement, dans l’obligation de les réduire puis les trier à la source en vue de leur valorisation.

  • Depuis 2016 : Gros producteurs (> 10 t/an)
  • Au 1er janvier 2023 : Producteurs intermédiaires (entre 5 et 10 t/an)
  • Au 1er janvier 2024 : Tous les producteurs y compris les ménages

Pour en savoir plus : « Première estimation des coûts de gestion des déchets alimentaires des producteurs non ménagers »

 

Ce guide présente les modalités de mise en œuvre ainsi que les coûts associés aux deux types de solutions de tri et de gestion de ces déchets alimentaires (compostage en établissement et collecte séparée), permettant aux producteurs de disposer d'éléments concrets pour accompagner la mise en œuvre.

 

En savoir plus sur les installations de traitement industrielles

Deux principaux processus de traitement se sont développés sur le territoire national : le compostage centralisé et la méthanisation. Ces installations sont principalement exploitées par des entreprises privées et sont réparties de manière non homogène sur les territoires. Ce sont des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) qui peuvent accueillir, selon leur arrêté préfectoral, des biodéchets issus des ménages comme des activités économiques. 

 

Pour poursuivre la capitalisation des retours d'expérience de la filière méthanisation, l'ADEME a organisé la mise en place de suivis d'installations en fonctionnement en 2022. Cinq installations ont volontairement été choisies pour leurs spécificités technologiques et le besoin général de connaissances associées. Ces rapports font un état des lieux complet des performances techniques, économiques, sociales et environnementales de ces installations suivies chacune pendant 12 mois consécutifs. 

 

Dans ce rapport, l'ADEME compare l'intérêt environnemental, par la méthode d'Analyse de Cycle de Vie (ACV) de différentes filières de traitement biologiques des déchets alimentaires : par compostage domestique, compostage partagé, compostage industriel, méthanisation à la ferme et méthanisation centralisée. 

 

 

Retours d’expérience

 

 

Questions et réponses

Pour les acteurs économiques hors métiers de bouche, il est possible d’examiner le contenu des poubelles d’ordures ménagères. En en faisant le tri, il sera possible d’évaluer la quantité ainsi que les produits concernés. Il sera ensuite possible de mettre en place des actions de prévention et de réduction.

Pour les métiers de bouche, il est recommandé d’organiser des campagnes de pesées afin d’éviter le gaspillage alimentaire (https://economie-circulaire.ademe.fr/gaspillage-alimentaire)

Il faut organiser en interne une solution pour séparer les biodéchets des autres des déchets (contenants à part). La valorisation peut ensuite être faite sur place dans un composteur soit par de la collecte. Pour la collecte, il est recommandé de se rapprocher de son prestataire habituel de gestion des déchets, ou d’aller vers un prestataire spécialisé dans la collecte des biodéchets.

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