L'économie circulaire vise à optimiser l'utilisation des ressources et à réduire les déchets en favorisant des pratiques telles que le réemploi, la réparation, le recyclage. Ce modèle économique durable repense nos modes de production et de consommation pour un développement compatible avec les enjeux du développement durable : environnementaux, économiques et sociaux. Alors que nous avons produit en France 310 millions de tonnes de déchets en 2020* tous producteurs de déchets confondus, leur réduction et leur valorisation est également un enjeu environnemental majeur.
* Source : Déchets chiffres clés - édition juin 2023
Quelle définition pour l’économie circulaire ?
L’économie circulaire désigne un ensemble de pratiques dont la finalité est de préserver les ressources naturelles comme l’eau, l’air, le sol et les matières premières. Certaines de ces ressources naturelles sont déjà surexploitées, en situation de pénurie voire d’épuisement, à l’échelle mondiale. Leur accès et leur partage peuvent être sources de tensions et de conflits. Même les ressources renouvelables ne sont pas épargnées car, en les surexploitant, nous empêchons leur renouvellement (par exemple, les poissons des océans). Ces cinquante dernières années, la consommation des ressources naturelles et des matières premières par l’homme a été multipliée par dix. Cette consommation croissante génère des impacts environnementaux qui compromettent le bien-être des individus et la santé des écosystèmes. Elle fragilise sur le long terme les économies (nationales, territoriales) et augmente les risques d’instabilités sociales et géopolitiques.
L’économie circulaire vient remettre en question le modèle traditionnel basé sur l’économie linéaire « extraire, produire, consommer, jeter ». On parle régulièrement de « boucler » ou « fermer la boucle » de l’économie circulaire, ce qui signifie :
- Conserver les ressources naturelles dans l’économie via l’optimisation de leur usage dans les produits et les services,
- Limiter ce qui sort de cette « boucle » (déchets, en particulier ceux non valorisés),
- Limiter ce qui y entre (ressources naturelles extraites, matières premières).
De l’extraction des matières premières à la fin de vie des objets, notre façon de produire et de consommer n'est pas « durable ». Il est nécessaire et possible d'adopter un modèle plus vertueux, « en faisant plus et mieux avec moins ». À la clé, de nombreux bénéfices environnementaux et sociaux.
L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE : COMMENT ÇA MARCHE ?
LE SYSTÈME LINÉAIRE A ATTEINT SES LIMITES
- Extraction : épuisement des ressources naturelles
- Fabrication puis distribution : pollutions et émissions de gaz à effet de serre
- Consommation : utilisation de plus en plus courte des produits, accumulation de biens
- Fin de vie : trop de déchets à traiter
L’équivalent de planètes serait nécessaire si tout le monde vivait comme les Français. Le problème va s’aggraver car : il y aura 2,5 milliards d’habitants supplémentaires en 2050 la consommation de matières premières va doubler si on ne change rien
OBJECTIF : FAIRE PLUS ET MIEUX AVEC MOINS
NOUVELLES PRATIQUES DES PRODUCTEURS :
- L’écologie industrielle et territoriale on mutualise l’utilisation des ressources (eau, énergie…) et des services (transport, lieux de travail…) ; par exemple, des déchets peuvent devenir une matière première pour une autre activité
- L’écoconception on conçoit les produits pour limiter leurs impacts sur l’environnement sur tout leur cycle de vie
- L’économie de la fonctionnalité on vend l’usage des biens plutôt que les biens eux-mêmes
NOUVEAUX COMPORTEMENTS DES CONSOMMATEURS
- Consommer moins et privilégier les produits avec un label environnemental
- Penser collaboratif on mutualise entre particuliers (prêt, location, échange)
- Utiliser durablement on entretient et répare les objets pour les garder plus longtemps
- Bien trier ses déchets on permet aux centres de traitement de récupérer des matières qui serviront à fabriquer de nouveaux objets
Certaines ressources sont menacées de pénurie : c’est le cas de nombreux métaux (cuivre, argent, zinc, nickel). Cette raréfaction va entraîner une volatilité et une hausse des prix des matières premières, mais aussi des risques d’instabilité, de tensions, voire de conflits géopolitiques.
Le recyclage des déchets ne suffira pas ! Recycler consomme de l’énergie (transport, process industriels…) et les déchets ne sont pas tous recyclables, et quand ils le sont, ce n'est pas à l’infini. Par conséquent, il faut en produire moins.
DES BÉNÉFICES POUR TOUS
Des emplois créés localement : déjà 3 % des emplois sont liés à l’économie circulaire en France et de nouveaux métiers voient le jour.
Un lien social renforcé avec de nouvelles formes d’activités, liées à l’économie sociale et solidaire, et de nouvelles pratiques collaboratives : ateliers de réparation, troc, location, partage…
POUR ALLER PLUS LOIN :
- www.ademe.fr/expertises/economie-circulaire
- www.quefairedemesdechets.fr
- agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/labels-environnementaux
Novembre 2020 / Conception : agence Giboulées
En savoir plus sur l’économie circulaire
Quels sont les enjeux de l’économie circulaire pour les acteurs économiques ?
L’économie circulaire vise plusieurs objectifs :
- Favoriser la sobriété, en modifiant les modèles de consommation sur le long terme, en faisant évoluer les modes de vie ainsi que les codes sociaux de la consommation (consommer moins ou moins souvent).
- Transformer le modèle économique en impliquant tous les acteurs : entreprises, collectivités et particuliers.
- Encourager les dynamiques collectives car la coopération est une clé du succès du déploiement de l’économie circulaire.
Quels sont les leviers pour mettre en œuvre l’économie circulaire ?
Préserver et mieux gérer les ressources naturelles peut avoir lieu lors de la production, de la transformation et de la consommation. Il s’agit de prendre en compte le cycle de vie d’un produit ou d’un service, son bilan global et ses impacts. Le recyclage, et l’incorporation de matières issues du recyclage dans de nouveaux produits, est un levier nécessaire mais il est loin d’être suffisant pour réduire la quantité de matières premières consommées.
Pour cela, une demande et une offre plus sobres en ressources sont indispensables. Les acteurs économiques peuvent agir sur leur offre de produits et de services, en limitant l'extraction et l’exploitation des ressources naturelles, en choisissant l’écoconception, en déployant l’écologie industrielle et territoriale ou encore, l’économie de la fonctionnalité. Du côté de la demande, les consommateurs peuvent agir en modifiant leur comportement grâce à la consommation responsable via les achats responsables, la consommation collaborative, l’utilisation réduisant les gaspillages ainsi que l’allongement de la durée d’usage via le réemploi, la réparation, la réutilisation…
- Les sept piliers de l’économie circulaire
Cette infographie présente les piliers de l’économie circulaire dans trois domaines et sept piliers :
- L’offre des acteurs économiques :
- Extraction, exploitation et achats durables,
- Éco-conception (produits et procédés),
- Écologie industrielle et territoriale,
- Économie de la fonctionnalité.
- La demande et le comportement des consommateurs :
- Consommation responsable : Achat, Consommation collaborative, Utilisation ;
- Allongement de la dure d’usage : Réemploi, Réparation, Réutilisation ;
- La gestion des déchets :
- Recyclage (matière et organique).
Actions concrètes à mettre en œuvre par les entreprises, les collectivités locales et les consommateurs
- Les entreprises et les collectivités locales peuvent modifier leur activité de production ou de fonctionnement (usines, bureaux) en cherchant à consommer moins de ressources naturelles et à limiter leur impact sur l’environnement. Elles peuvent agir sur leurs approvisionnements en ressources naturelles, notamment via leurs politiques d’achat. Elles peuvent privilégier les ressources issues du recyclage, puis les ressources renouvelables, puis les ressources recyclables et enfin les autres ressources, en tenant compte du bilan global de leur cycle de vie.
- Les entreprises peuvent, dès qu’elles imaginent un produit, prendre en compte l’optimisation des ressources naturelles nécessaires et chercher la solution la plus économe en ressources naturelles (qu’elles soient primaires, recyclées ou renouvelables). C’est l’écoconception.
- Les entreprises et les collectivités locales peuvent limiter la consommation de ressources naturelles en considérant que la valeur d’un produit réside dans son usage (l’utilité qu’il fournit tout au long de son utilisation) et ne se limite pas à son coût de production (prix de vente), ni à sa propriété.
- Les consommateurs peuvent considérer systématiquement dans leurs habitudes de consommation l’impact de leurs achats sur les ressources naturelles et choisir ceux dont l’impact est moindre. Ils peuvent également questionner la nécessité de leur achat (suréquipement, gaspillage) ou sa fréquence (renouvellement de produit), dans une approche plus sobre de leur mode de consommation. Ils peuvent, en outre, intégrer dans leurs pratiques la consommation collaborative (modèle économique où l'usage prédomine sur la propriété), tels que le troc, la location ou le partage.
- Consommateurs, entreprises et collectivités peuvent utiliser plus longtemps un produit en évitant de le jeter, en le ré-utilisant, en permettant à d’autres de l’utiliser, ou en le réparant plutôt que de le remplacer. C’est ce qui est parfois appelé économie de l’usage et permet d’allonger la durée de vie du produit en limitant les impacts environnementaux.
- Citoyens, entreprises et collectivités peuvent systématiser le recyclage des biens afin que la majeure partie des matériaux puisse être ré-utilisée en tant que matière première recyclée.
• Vidéo L’économie circulaire : un nouveau modèle économique (ADEME – Durée : 3 mn 25 s)
Cette vidéo présente la nécessaire évolution vers le modèle de l’économie circulaire, ainsi que les portes d’entrée pour agir. Du concept à l’action, elle explique comment les acteurs économiques, les consommateurs et les élus peuvent se mobiliser.
Ressources recommandées pour agir en faveur de l’économie circulaire
L’Institut de l’économie circulaire et le Centre International Ressources et Innovation pour le développement durable (CIRIDD), avec le soutien de l’ADEME et du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, ont créé un lieu commun pour l'ensemble des acteurs de l'économie circulaire. Totalement ouverte d'accès, cette plateforme permet aux porteurs de projets d'échanger leurs expériences et d'accéder à l'ensemble des outils existants sur le sujet. Elle s'adresse à tous (citoyens, entrepreneurs, collectivités, grandes entreprises...) et facilite la mise en réseau par le biais d'espaces collaboratifs.
- Le CIRIDD, initiateur du réseau de l'économie circulaire
- La cartographie d'exemples de projets en économie circulaire
- Les espaces collaboratifs pour les acteurs de l'économie circulaire
Ressources recommandées sur la réglementation en matière d’économie circulaire
Le site du Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires présente l’ensemble des lois et feuilles de route qui ont mené aux mesures ambitieuses actuellement en vigueur.
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, promulguée le 10 février 2020 et issue de la Feuille de route pour une économie circulaire, est particulièrement structurante. Elle cible cinq grands axes :
- sortir du tout jetable,
- mieux informer les consommateurs,
- lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire,
- agir contre l’obsolescence programmée,
- mieux produire.
Retours d’expérience
Bonnes pratiques en faveur de l’économie circulaire partout en France
Accéder aux retours d'expérience sur La Librairie ADEME
Questions et Réponses
Les principaux avantages de l’économie circulaire sont la préservation des ressources naturelles et la réduction des impacts environnementaux et sociaux de nos modes de production et de consommation, ainsi que la création de valeur (chiffre d’affaires, emplois) décorrélée de l’usage de ces ressources.
L’économie linéaire est basée sur le modèle « extraire, produire, consommer, jeter ». Elle génère des impacts qui compromettent le bien-être des individus et la santé des écosystèmes. Elle doit évoluer vers une économie circulaire permettant de limiter le plus possible les gaspillages, les déchets et l’usage de ressources naturelles.
Cela signifie « réduire, réemployer, recycler ». L’ordre des termes a son importance car il est prioritaire de réduire sa consommation de matières premières avant de réemployer (ou réutiliser) et enfin de recycler.
Recycler consomme de l’énergie (transport, process industriels…) et les déchets ne sont pas tous recyclables, et quand ils le sont, ce n'est pas à l’infini. Par conséquent, il faut en produire moins, et pour cela changer nos modes de production et de consommation.