• Ecoconception

L’évaluation environnementale (EE) constitue un large champ de pratiques, mobilisables dans des cas de figure variés et par différentes typologies d’acteurs. Elle requiert différents types de compétences mais aussi d’outils, de données et de supports. Il est essentiel pour une entreprise, ou une collectivité, de savoir quelle méthode mobiliser à quel moment, mais aussi de savoir comment les utiliser et qu’en attendre.

Qu'est-ce qu'une évaluation environnementale ?

Le champ de l’évaluation environnementale va de l’évaluation d’impacts « potentiels » ou « réels » à l’évaluation des risques. Elle peut aussi bien traiter des objets d’analyse de petite taille (un process) comme de grande taille (un pays), un seul enjeu (le risque sanitaire, l’effet de serre…) ou avoir des velléités englobantes (empreinte biodiversité/écosystème, empreinte environnementale…). L’ADEME distingue une vingtaine de méthodes principales d’évaluation environnementale, elles-mêmes déclinables en méthodes filles et en outils de modélisation. Elles sont mobilisables pour : 

  • Construire une stratégie environnementale (via un Système de Management Environnemental),
  • Aider à la décision,
  • Identifier ses principaux enjeux environnementaux en tant qu’acteur,
  • Produire de la connaissance,
  • Communiquer.

 

Les finalités de l’évaluation environnementale

L’évaluation environnementale consiste à évaluer, plus ou moins finement, les effets des activités humaines sur tout ou partie de l’environnement : santé humaine, écosystème/biodiversité, dérèglement climatique, ressources… 

Pour une entreprise ou une collectivité, elle peut permettre :

  • De connaître ses principaux impacts ainsi que les principaux contributeurs à ces impacts ; 
  • D’identifier des moyens de les diminuer en les priorisant ; 
  • D’anticiper des risques, des réglementations, des évolutions concurrentes ; 
  • De générer une valorisation économique (diminution de déchets, d’intrants etc.), sociétale (communication, réputation) et environnementale (diminution des dégradations, gestion durable des ressources) ; 
  • D’éco-concevoir sa stratégie, ses procédés, une gamme de produits ou de services, un projet... 

 

Ressources recommandées pour la mise en œuvre d’une évaluation environnementale

Choisir sa méthode : Guide d’aide à la sélection des méthodes d’évaluation environnementale (ADEME, 2021)

L’ADEME a produit un guide d’aide à la sélection des méthodes d’évaluation environnementale. Il permet d’identifier les méthodes à mobiliser en fonction :

Dans un premier temps : de l’objectif et du périmètre de l’évaluation. 

Dans un second temps :

  • Du besoin de prise en compte d’effet d’échelle
  • De l’existence d’un cadre normatif ou règlementaire
  • De l’unité d’évaluation
  • Du besoin d’identification de transferts d’impact (entre phases du cycle de vie ou entre différents enjeux environnementaux), par une approche locale ou globale (cycle de vie), mono ou multi indicateurs environnementaux

Le guide méthodologique présenté ci-dessus comporte une cartographie des méthodes, ainsi qu’un logigramme pour accompagner au choix de la méthode. Il s’accompagne de fiches récapitulatives de 20 méthodes qui fournissent un rapide aperçu de leurs capacités.

 

Le logigramme d’aide à la sélection des méthodes

Logigramme pour choisir sa méthode d’évaluation environnementale en fonction de son objectif, du périmètre et des résultats voulus.

Logigramme

Si mon objectif est de quantifier/comparer les impacts d’un ou plusieurs pays/secteurs, la méthode recommandée est EEIO.

Si mon objectif est de quantifier les impacts d’une action ou d’un projet au regard des enjeux environnementaux, ou de réduire les impacts (éco-concevoir) :

  • Avec effets d’échelle important : ACV-C ou EEIO + ACV.
  • Avec effets d’échelle limités : 
    1. S’il y a des risques de transferts d’impacts entre étapes/lieux sans approche multicritère : QuantiGES.
    2. S’il y a des risques de transferts d’impacts entre étapes/lieux avec approche multicritère : Empreinte Projet.
    3. S’il n’y a pas de risque de transfert d’impacts entre étapes/lieux : il est recommandé de quantifier sur une étape/un lieu selon une ou plusieurs des méthodes suivantes : EIE ; EES ; EQRS ; Qualité de l’air.

Si mon objectif (sans effet d’échelle) est :

  • de quantifier les impacts d’un projet/d’une action, ou  de réduire/comparer des impacts,
  • de comparer des impacts pour choisir/hiérarchiser,
  • de quantifier les impacts d’un système,

Alors : 

  • Soit il y a un risque de transfert d’impact entre étapes/lieux avec risque de transferts d’impacts entre indicateurs environnementaux :
    • Appliqué à une organisation : OEF scope 3,
    • Appliqué à une fonction : ACV-A, PEF, AE.
    • Soit il y a un risque de transfert d’impact entre étapes/lieux sans risque de transferts d’impacts entre indicateurs environnementaux :
      1. Appliqué à une organisation : Bilan GES ; Empreinte GES Orga ; Empreinte eau Orga,
      2. Appliqué à une fonction : MIPS ; Empreinte GES P/S ; Empreinte Eau P/S.
    • Soit il n’y a pas de risque de transfert d’impact entre étapes/lieux mais il existe un risque de transferts d’impacts entre indicateurs environnementaux :
      1. Appliqué à une organisation : OEF Scope 1,
      2. Appliqué à une fonction : ACV-A Gate to gate.
    • Soit il n’y a pas de risque de transfert d’impact entre étapes/lieux, ni de risque de transferts d’impacts entre indicateurs environnementaux :
      1. Appliqué à une organisation : Bilan GES scope 1 ; Empreinte Carbone Orga scope 1 ; Empreinte eau Orga Scope 1 ; Inventaire national,
      2. Appliqué à une fonction : Empreinte Carbone P/S partielle ; Empreinte Eau P/S partielle.

Certaines méthodes d'évaluation environnementale sont cadrées par des normes internationales ou des référentiels. Pour ses propres besoins, l’ADEME mobilise différentes méthodes d’évaluation environnementale telles que l’ACV (Analyse de Cycle de Vie) Attributionnelle/Conséquentielle ou les approches EEIO (Environmentally Extended Input Output Analysis). Par ailleurs, elle propose aux entreprises et collectivités d’appliquer des méthodes et des outils plus accessibles telles que le Bilan d’Emissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES) ou Empreinte Projet.

 

L’Analyse de Cycle de vie Attributionnelle

L’analyse du cycle de vie attributionnelle (ACV-A) est une méthode normalisée qui permet de modéliser les impacts potentiels des activités humaines sur l’environnement, dans une approche cycle de vie, multicritère et fonctionnelle.

  • Les étapes du cycle de vie
Schéma cycle de vie du produit

Source : ADEME

Les différentes étapes du cycle de vie d’un produit sont représentées : 

  • Extraction de matières premières
  • Fabrication de produits et d’emballages
  • Transport
  • Distribution
  • Utilisation
  • Fin de vie
  • Valorisation
  • Les étapes du cycle de vie et les impacts environnementaux d’un produit (ADEME – Durée : 3 min)

Pour visionner la vidéo sur YouTube, cliquer ici.

URL de Vidéo distante

La méthode Empreinte Projet 

Pour répondre aux besoins des entreprises et des collectivités d’évaluer les impacts potentiels de projets ou de plans d’actions, l’ADEME a créé la méthode progressive et multi-indicateurs Empreinte Projet, basée sur l’ACV-A. Elle permet de vérifier si la mise en place d’un projet par rapport à une autre situation est bénéfique, ou non, pour l’environnement.

  • Principe différentiel de la méthode Empreinte Projet
schema differentiel

Un graphique des émissions de GES en fonction du temps est représenté. Un période Temporel T0 – T1 est définie en abscisse. Deux courbes sont tracées entre T0 et T1. L’une illustre l’évolution des émissions de GES pour un scénario de référence, l’autre pour un scénario de mise en place d’un projet. 

 

S'outiller

Une fois le type d’évaluation environnementale choisi, la première étape consiste à s’assurer d’avoir une fine compréhension de la méthode ainsi que des règlementations et normes auxquelles elle est associée. L’étape suivante consiste à se former, puis à s’outiller avec des outils de calcul (logiciel, tableur) mais aussi avec des données qu’il faut savoir collecter, modéliser et analyser pour avoir des résultats fiables et pertinents.

 

La Base Empreinte

 

L’ADEME a créé  une base de données d’impacts environnementaux potentiels pour permettre des évaluations simplifiées par différentes approches : 

  • Le bilan de gaz à effet de serre des organisations 
  • L'information GES des prestations de transports
  • Le bonus auto
  • L’affichage environnemental.
  • Ecoconception notamment via Bilan Produit
  • Empreinte Projet

 

Outil en ligne Bilan Produit 

Pour permettre une première estimation des impacts environnementaux d’un produit/service/procédé sur son cycle de vie, l’ADEME a aussi mis en place l’outil en ligne Bilan Produit. Adossé à la Base Empreinte, il permet de se sensibiliser à la philosophie de l’ACV et d’identifier les premiers leviers d’écoconception. L’outil est très utilisé dans le secteur de l’enseignement.

 

Les études ACV de l’ADEME

Retrouver les études ACV sur La Librairie de l'ADEME

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Questions et Réponses

Les compétences pour faire de l’évaluation environnementale sont notamment :

  • La maîtrise de la méthode choisie et de ses limites, ainsi que des outils et des ressources associés,
  • La connaissance du secteur auquel l’évaluation s’applique.

Les ressources à mobiliser varient en fonction du type d’évaluation environnementale choisie. Ces ressources sont notamment :

  • Une ou des bases de données génériques,
  • Un ou des outils de modélisation.

Des bureaux d’études offrent la possibilité de se former à l’évaluation environnementale, tout comme des établissements académiques.

Des formations à Empreinte Projet sont disponibles sur Ademe Formation.

De nombreux bureaux d’études, spécialisés sur les différentes méthodes, peuvent accompagner à la réalisation d’évaluation environnementale.

Il est préférable de le faire en amont d’une prise de décision (ex-ante) pour agir vers une diminution des impacts environnementaux.

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