• Gestion des déchets

Si le recyclage ne doit pas se substituer à la sobriété pour préserver les ressources, il n’est pas réaliste d’envisager la transition écologique sans lui. Il doit être utiliser pour faire évoluer industriels et consommateur vers des méthodes de production et des habitudes au moindre impact environnemental. Il permet également de renforcer notre souveraineté économique et localement il crée une valeur économique, sociale et environnementale. 

Qu’est-ce que le recyclage ?

Le recyclage est une notion définie par la réglementation, dont le vocabulaire doit être employé avec rigueur. Les termes « recyclé », « recyclable » et « recyclage » ont des significations précises, encadrées juridiquement.

Selon l’article L541-1-1 du Code de l’environnement, le recyclage se définit comme : « toute opération de valorisation par laquelle les déchets, y compris les déchets organiques, sont retraités en substances, matières ou produits aux fins de leur fonction initiale ou à d'autres fins. Les opérations de valorisation énergétique des déchets, celles relatives à la conversion des déchets en combustible et les opérations de remblayage ne peuvent pas être qualifiées d'opérations de recyclage. »

  • Le recyclage des déchets organiques (valorisation organique des biodéchets) fait l’objet d’une présentation spécifique sur ce site.
     

Les différentes étapes du recyclage 

Le recyclage intervient après une étape préalable de collecte séparée, généralement organisée – et parfois assurée – par la collectivité en charge du service de gestion des déchets ménagers et assimilés (DMA). Les entreprises, quant à elles, restent responsables des déchets issus de leurs activités économiques jusqu’à leur traitement complet en fin de vie.

Une fois la collecte séparée effectuée, plusieurs étapes (tri, surtri, broyage, lavage ...) sont nécessaires à l’obtention de matières premières recyclées, utilisables dans les process de fabrication. Ces étapes sont adaptées à chaque type de matière (papier-carton, métaux, plastiques, etc.)
 

Les avantages du recyclage pour un territoire

La valorisation des déchets, et en particulier le recyclage, constitue une activité indispensable au bon fonctionnement et développement d’un territoire. L’ensemble des activités industrielles et tertiaires ainsi que celles des ménages ont effectivement besoin de systèmes de valorisation proche et le plus vertueux possible. Lorsqu’une activité de recyclage se développe sur un territoire, elle génère des emplois et stimule l’économie locale. 

Certaines entreprises s’inscrivent dans le cadre de l’économie sociale et solidaire (ESS), en formant et en employant des personnes éloignées de l’emploi, dans des conditions précises et encadrées. Ces acteurs contribuent à bâtir une industrie locale, inclusive et résiliente.

Ainsi, les projets soutenus entre 2016 et 2023 dans le cadre de l’appel à projets Objectif Recyclage Plastiques (ORPLAST) auraient permis la création de plus de 1 000 emplois en France.

Pour garantir à la fois performance et pertinence environnementale, le réseau de solutions de traitement des déchets doit être finement maillé sur l’ensemble du territoire et adapté à tous les types de déchets. Des boucles locales d’économie circulaire peuvent également émerger, apportant des bénéfices concrets aux entreprises locales et aux territoires qui les accueillent.

Localisation des projets lauréats ORMAT contractualisés entre 2023 et 2024 (dans l’hexagone et en Outre-Mer)

Les projets lauréats des éditions 2023 et 2024 du dispositif d’aide ORMAT sont répartis sur l’ensemble du territoire, y compris dans les départements et territoires d’outre-mer, avec plusieurs initiatives en Martinique, à Mayotte et à La Réunion. Des projets ont été déployés dans toutes les régions de France et concernent une grande diversité de matériaux : bois, métaux, papiers, cartons, plastiques et textiles.

En savoir plus sur l’impact du recyclage à l’échelle locale et globale

La sobriété avant tout

La consommation de ressources naturelles, qu’elles soient renouvelables ou non, exerce un impact significatif et négatif sur l’environnement. Avant toute autre solution, la sobriété doit constituer le levier d’action principal pour économiser ces ressources : repenser les modes de consommation, concevoir les produits et services selon une approche globale d’écoconception — notamment en favorisant le réemploi et la réutilisation — sont des actions indispensables.

Lorsque la production de déchets ne peut être évitée, le recyclage devient alors un moyen efficace de limiter les impacts environnementaux et d’économiser les ressources naturelles. Il participe également à la réduction de la dépendance géopolitique vis-à-vis de ressources critiques, comme les métaux rares.

Il convient toutefois de rappeler que le recyclage ne doit en aucun cas être un prétexte à la surconsommation de biens ou de produits courants.
 

Un impact positif sur le climat et les milieux naturels

En privilégiant, autant que possible, des procédés moins énergivores et moins consommateurs d’eau que ceux utilisés pour la production de matières vierges, le recyclage contribue significativement à la réduction des impacts liés au changement climatique. En détournant les déchets de modes de traitement moins vertueux, tels que l’incinération ou l’enfouissement, il permet également de limiter les émissions de gaz à effet de serre et de prévenir la pollution des sols.

 

Comprendre les leviers territoriaux favorisant l’écosystème du recyclage

Le recyclage s’inscrit dans une logique d’économie circulaire. Situé à la jonction entre la fin de vie d’un produit et le début de la fabrication d’un nouveau, il concentre les enjeux et les complexités de l’ensemble du cycle de vie. Ce n’est qu’en adoptant une approche systémique que l’on peut véritablement comprendre les défis des filières de recyclage et y apporter des solutions efficaces.
 

Des leviers réglementaires évolutifs

Au niveau Européen et décliné à l’échelle nationale, le Pacte vert fixe aux États membres des objectifs ambitieux : recycler 60 % des déchets municipaux et 70 % des déchets d’emballages d’ici à 2030. La réglementation peut permettre d’accélérer le déploiement du recyclage, en intervenant à différents maillons de la chaîne de valeur. Parmi les mesures incitatives figurent l’interdiction de l’exportation de certains types de déchets, l’obligation d’incorporer des matières premières recyclées (MPR) dans les bouteilles plastiques de boisson, ou encore l’augmentation de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP). Ces dispositifs contribuent à renforcer la dynamique du recyclage à l’échelle nationale et européenne.
 

Activer le changement des comportements 

Les premiers gestes qui conduisent au recyclage sont ceux liés à la consommation et au tri des déchets. Des actions nationales comme la généralisation des consignes de tri ou locales comme la mise en place de la tarification incitative favorisent le bon geste de tri chez le consommateur. Les visites pédagogiques de certains centres de traitement des déchets sont également des outils qui permettent aux citoyens consommateurs de prendre conscience des enjeux de la valorisation des déchets.

 

Faciliter l’implantation des sites industriels de recyclage sur un territoire

Au démarrage d’un projet industriel, le choix de la localisation est primordial. Les démarches menant à la location ou à l’acquisition d’un terrain, d’un bâti sont parfois longues et nécessitent des liens forts entre industriels et représentants des territoires. La collectivité peut notamment apporter son soutien grâce aux leviers suivants : 

  • La mise en réseau pour la création de synergie d’écologie industrielle et territoriale, 
  • L’activation du bassin d’emploi par rapport aux besoins en ressource des projets industriels,
  • Le choix de prestataires locaux dans le traitement des déchets,


Les pouvoirs publics locaux et nationaux peuvent également accompagner le risque économique pris par les industriels grâce à des dispositifs d’aide à l’investissement et à la connaissance. 

 

Comment soutenir le recyclage avec les achats publics ?

Les achats publics sont encadrés par une réglementation stricte, qui intègre de manière croissante des critères environnementaux. Lors de la passation de marchés ou de l’acquisition de biens, il est possible — et recommandé — de prendre en compte des critères d’écoconception.

Par exemple, il est pertinent d’intégrer la dimension du recyclage en privilégiant un produit fabriqué majoritairement à partir de matériaux recyclés, plutôt qu’un équivalent conçu à partir de matières vierges, tout en s’assurant que ce produit est recyclable au sein d’une filière standard.

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